La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine abaissent toutes deux leurs taux directeurs

Wesley Blight 

17 septembre 2025


Points à retenir

  • La Banque du Canada et la Réserve fédérale des États-Unis abaissent toutes deux leurs taux directeurs.
  • L’incertitude continue de peser sur les économies canadienne et américaine.
  • Il est prévu que les deux banques centrales procèdent à de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.

À l’issue de leurs réunions de politique monétaire de septembre, la Banque du Canada (BdC) et la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) ont toutes deux annoncé une réduction de 0,25 % de leurs taux directeurs. Le taux directeur de la BdC s’établit désormais à 2,5 %, tandis que la fourchette cible du taux des fonds fédéraux se situe entre 4,0 et 4,25 %. Il s’agit de la première baisse de taux depuis mars pour la BdC, et depuis 2024 pour la Fed. Ces décisions, largement anticipées, interviennent dans un contexte marqué par des préoccupations liées à la croissance économique, aux politiques commerciales et à l’inflation. 

L’économie canadienne freinée par les incertitudes commerciales

L’incertitude entourant les droits de douane et les politiques commerciales continue de nuire à l’économie canadienne, qui a reculé d’environ 1,5 % au deuxième trimestre. Les exportations ont diminué considérablement, l’effet temporaire lié à l’anticipation des hausses tarifaires s’étant estompé. Les investissements des entreprises ont également fléchi. Sans surprise, la Banque du Canada estime que l’activité économique continuera d’être perturbée par les droits de douane et les ajustements de politique commerciale dans les mois à venir. 

L’inflation demeure persistante. Selon le communiqué de la Banque du Canada : « Les mesures privilégiées de l’inflation de base se sont établies autour de 3 % au cours des derniers mois, mais l’élan haussier observé plus tôt cette année s’est atténué sur une base mensuelle. Un vaste éventail d’indicateurs, y compris de nouvelles mesures de l’inflation de base et la répartition des variations de prix entre les composantes de l’IPC (indice des prix à la consommation), continue de suggérer que l’inflation sous-jacente se situe autour de 2,5 %. »

Dans ce contexte, nous anticipons une nouvelle baisse de 0,25 % du taux directeur de la BdC d’ici la fin de l’année.  

États-Unis : le marché du travail motive la première baisse de taux en 2025

Comme la BdC, la Réserve fédérale considère que l’incertitude économique demeure élevée. Elle résume la situation ainsi : « Les indicateurs récents suggèrent que la croissance de l’activité économique a ralenti au premier semestre. Les créations d’emploi ont diminué, et le taux de chômage a légèrement augmenté, tout en restant faible. L’inflation a progressé et demeure relativement élevée. »

Bien que l’inflation reste une préoccupation majeure, c’est le volet « emploi » du double mandat de la Fed qui a motivé cette baisse. Le ralentissement des embauches et la hausse du chômage dans les derniers mois ont déclenché cette décision. Cette fois encore, la décision n’a pas fait l’unanimité : un membre votant s’est prononcé en faveur d’une réduction de 0,5 %.

Parallèlement à l’annonce de la baisse de taux de septembre, la Fed a publié son plus récent sommaire des projections économiques, signalant son intention de réduire les taux davantage. Nous partageons cette perspective et prévoyons deux au moins une nouvelle baisse de 0,25 % d’ici la fin de l’année.

Fait intéressant : selon J.P. Morgan, au cours des 40 dernières années, la Fed n’a réduit ses taux que 12 fois alors que l’indice S&P 500 se trouvait à moins de 1 % d’un sommet historique.

Nous maintenons notre opinion globalement positive des actions

Malgré les incertitudes, les actions mondiales ont continué sur leur lancée. Les risques de ralentissement économique persistent, mais les indicateurs avancés s’améliorent et les banques centrales conservent une marge de manœuvre pour assouplir davantage leur politique monétaire. Alors que l’inflation se rapproche des cibles des banques centrales, que la politique budgétaire demeure favorable et que les conditions monétaires continuent de s’assouplir, la conjoncture reste propice aux actifs risqués comme les actions.

Il s’ensuit que nos perspectives sont modestement optimistes pour les 12 à 18 prochains mois et que nous maintenons une surpondération tactique des actions par rapport aux titres à revenu fixe et aux liquidités dans nos portefeuilles intégrant une répartition tactique de l’actif.

Bien que les actions présentent actuellement un potentiel de hausse supérieur à celui des titres à revenu fixe, nous demeurons confiants quant aux perspectives de ces derniers. Malgré les pressions récentes sur les cours obligataires liées à la hausse des rendements, ceux-ci continuent d’offrir aux investisseurs des occasions de revenu plus intéressantes.

Comme toujours, nous suivrons attentivement l’évolution de la conjoncture économique et des marchés afin de déterminer la stratégie la plus appropriée pour positionner votre portefeuille en vue d’une croissance durable.

Les prochaines annonces de taux d’intérêt de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale sont prévues le 29 octobre prochain.  


Wesley Blight

Wesley Blight, CFA, CIM, FCSI, est vice-président et gestionnaire de portefeuille dans l’équipe Gestion multi-actifs de Gestion mondiale d’actifs Scotia. Il assume à ce titre la responsabilité des solutions de placements privés et de portefeuilles multi-actifs.