Trouver l’équilibre en période d’incertitude : une discussion avec nos gestionnaires de portefeuille
2 mai 2025
Au cas où vous l’auriez manquée, voici une rediffusion de la discussion en ligne du 2 mai 2025.
L’imprévisibilité de la situation entourant les tarifs douaniers et le commerce a provoqué une grande incertitude, assombri les perspectives économiques et causé des turbulences sur les marchés mondiaux.
Gregory Sweet, directeur général, Conseils en placement, a notamment discuté avec nos gestionnaires de portefeuille de l’incidence des tarifs douaniers et des politiques commerciales, de l’économie mondiale et la volatilité des marchés et de ce que les investisseurs peuvent faire maintenant.
Les invités sont Craig Maddock, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et chef de l’équipe Gestion multi-actifs; Jason Gibbs, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef de l’équipe des actions productives de revenu; ainsi que Romas Budd, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef de l’équipe des titres à revenu fixe de base.
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Craig Maddock
Vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et chef de l’équipe Gestion multi-actifs
« Pour l’essentiel, notre approche consiste à être rationnels et rigoureux. Nous devons suivre nos principes en tout temps, même si la situation semble échapper à toute raison. Or, la seule façon d’y parvenir est de préparer nos portefeuilles à traverser tous les types de marché, des plus haussiers aux plus baissiers, sachant que ces situations se succéderont. Elles ne constituent pas des surprises. Ce qui est moins prévisible, c’est le moment exact où ces situations surviendront : mais nous serons parés à toute éventualité. »

Jason Gibbs
Vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef de l’équipe des actions productives de revenu
« Il faut savoir faire une distinction entre ce qui est en votre pouvoir et ce qui ne l’est pas. En effet, chaque semaine, chaque mois, il va se passer quelque chose qui n’est pas de votre ressort. En matière de placement, il faut se concentrer sur les facteurs que l’on peut influencer. Comment réagir? Remontons au krach boursier de 1987, à l’éclatement de la bulle technologique, au 11 septembre 2001, à la grande crise financière et bien sûr, à la pandémie de COVID-19. Qu’est-ce que toutes ces périodes ont en commun? Tout le monde a été surpris. Toutefois, les investisseurs avisés savent que les meilleures entreprises trouvent toujours un moyen de s’adapter pour s’en sortir. Comme on dit, elles sont “anti-fragiles”, car elles ont la capacité de fixer les prix, et leurs produits sont essentiels à leurs clients. Elles traversent donc les périodes difficiles. »

Romas Budd
Vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef de l’équipe des titres à revenu fixe de base
« Nous sommes des gestionnaires actifs. De notre point de vue, les produits comme les fonds indiciels comportent de nombreux risques. Chercher les bonnes occasions de placement, c’est l’une de nos principales activités en tant que gestionnaires actifs. Éviter les obligations (canadiennes) à long terme, c’est-à-dire les obligations à plus de 10 ans, c’est un risque. Tenter d’accroître l’exposition aux États-Unis en obtenant un certain pourcentage de rendement en prime, c’est une occasion. On peut obtenir un revenu, une protection contre les mauvaises nouvelles économiques et un contrepoids dans le cadre d’un portefeuille diversifié. »
[Greg Sweet, 0:54] Il ne fait aucun doute que la volatilité et l’incertitude récentes sur les marchés ont mis les investisseurs à long terme à rude épreuve. Dans cette optique, notre objectif aujourd’hui consiste en trois choses :
Premièrement, nous voulons renforcer notre engagement à vous donner des conseils en placement judicieux. Nous souhaitons vous faire part du leadership éclairé de nos gestionnaires de portefeuille chez Gestion d’actifs 1832 et réfléchir à la façon dont nous pouvons assimiler certains aspects du contexte actuel des marchés, du contexte macroéconomique actuel et de l’incidence que cela a sur les marchés. Nous voulons vous rassurer et vous guider pour vous aider à conserver vos placements et à garder le cap pendant les périodes de volatilité des marchés afin que vous restiez sur la bonne voie pour atteindre vos objectifs financiers à long terme.
Aujourd’hui, j’ai invité un groupe de gestionnaires de portefeuille à se joindre à nous pour cette discussion, afin de parler un peu de la récente volatilité et donner un aperçu de la voie à suivre. Permettez-moi de vous présenter nos invités : nous accueillons Craig Maddock, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et chef, équipe multi-actifs. Nous accueillons également Jason Gibbs, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef, équipe des actions productives de revenu, et Romas Budd, vice-président, gestionnaire de portefeuille principal et cochef, équipe des placements à revenu fixe de base.
Que sont les droits de douane et que signifient-ils généralement pour l’économie? Quels sont les facteurs qui ont incité l’administration américaine à imposer des droits de douane à ses partenaires commerciaux mondiaux?
[Craig Maddock, 2:37] En termes simples, des droits de douane sont une taxe sur les biens importés. On peut donc considérer cela comme une taxe de vente. Ils seront versés au gouvernement du pays qui importe le produit. Nous les appelons également droits d’importation. Quiconque a voyagé a probablement vu des boutiques hors taxes; elles sont très populaires lorsque vous traversez la frontière, et cela vous permet d’obtenir une exemption de taxes ou de droits de douane lorsque vous achetez des biens. Bien entendu, cela signifie que le bien ou le produit que vous achetez est moins cher parce qu’il n’y a pas de droits de douane sur celui-ci.
Dans notre vie quotidienne, tout bien ou produit fabriqué à l’extérieur des États-Unis peut être assujetti à des droits de douane. Par exemple, une grande partie de nos aliments proviennent de partout dans le monde, des États-Unis ou du Mexique. Et, selon le taux tarifaire que le Canada applique sur les biens des États-Unis ou du Mexique, eh bien, cela aura une incidence sur le coût de notre épicerie hebdomadaire. Par conséquent, si les droits de douane augmentent, nos coûts augmentent. C’est la réponse très simple.
Une autre façon de voir les choses est qu’une grande partie des produits que nous achetons proviennent de la Chine. Vous pensez à des produits chinois que vous achetez peut-être sur Amazon ou vos vêtements que vous obtenez de votre détaillant de vêtements préféré. Bon nombre de ces produits sont assujettis à un droit d’importation. Donc, par exemple, si le coût d’un produit qui entre au Canada est de 100 $ et que le taux tarifaire est de 10 %, alors l’entreprise qui apporte ce produit au Canada paiera 100 $ pour l’acheter, et elle paiera 10 $ au gouvernement canadien à titre de droit de douane.
Et puis, elle a aussi une marge bénéficiaire. Disons que l’entreprise avait une marge de 20 % avant de vous vendre ce produit. Le coût de ce bien s’élève maintenant à 132 $ pour vous. Mais disons maintenant que le taux tarifaire a augmenté et qu’il est passé à 25 %. Eh bien, maintenant, les importateurs paieront toujours 100 $ pour l’article qu’ils obtiennent de l’extérieur du Canada, mais à la place, ils devront payer 25 $ au gouvernement canadien. Et s’ils ont toujours besoin d’une marge bénéficiaire de 20 %, ce qui sera probablement le cas, vous paierez maintenant 150 $ pour le même article. Auparavant, c’était 132 $ et maintenant, c’est 150 $.
Il se peut que vous effectuiez quand même l’achat, mais soyons réalistes, cela représente une hausse du prix de 13 %. C’est une très forte inflation. Quand on y réfléchit, si cela était appliqué à presque tout ce que nous achetons ou à beaucoup de choses que nous achetons, vous pourriez un jour devoir prendre des décisions différentes à l’égard de ce que vous pouvez vous permettre d’acheter. Et si tout le monde au pays est confronté au même dilemme, à savoir une inflation plus élevée en raison d’un coût plus élevé à cause du taux tarifaire, eh bien, cela ralentira l’économie. Et bien sûr, s’il diminue, cela favorisera la croissance de l’économie. C’est beaucoup plus complexe que cela, mais en gros, c’est ainsi que ça fonctionne.
En ce qui concerne le scénario américain en particulier, les droits de douane sont utilisés par presque tous les pays, n’est-ce pas? Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de pays qui n’utilisent pas les droits de douane pour influer sur les échanges commerciaux; ils le font aussi pour protéger leurs industries nationales. Ils ne sont donc pas nouveaux. Les droits de douane ne sont pas nouveaux. Ils ne sont pas rares. En fait, ils sont extrêmement fréquents. Ils sont utilisés pour aider à gérer le commerce mondial. En fait, il y a toute une industrie qui soutient la classification des biens pour les taux tarifaires, qui permet aux pays d’être très précis dans la façon dont ils appliquent les droits de douane.
Ce qui est nouveau en ce moment, c’est l’utilisation des droits de douane comme mécanisme de changement profond. Le président Trump a la réputation de dire que « droits de douane » est le plus beau mot du dictionnaire. Pourquoi? Parce qu’il croit que les droits de douane sont un outil économique universel qui aidera les États-Unis à atteindre de nombreux objectifs. Parmi eux, il parle en premier lieu de ramener les emplois du secteur manufacturier aux États-Unis. Deuxièmement, il veut augmenter les revenus pour aider à financer le budget et réduire le fardeau fiscal. Troisièmement, il veut réduire les déficits commerciaux et rétablir la balance commerciale. Regardons les choses en face, les États-Unis ont le plus important déficit commercial au monde : en 2024, ils ont affiché un déficit commercial de 1 200 G$ US par rapport au reste du monde. Cela représente près de 4 % de leur PIB. Je comprends donc ce qu’il tente de corriger. Il soutient que les États-Unis ont été exploités par leurs partenaires commerciaux : ces derniers ont imposé des droits de douane plus élevés ou ont eu recours à des pratiques injustes à l’égard des biens américains. Son objectif consiste à utiliser les droits de douane comme levier pour forcer d’autres pays à abaisser leurs barrières ou à accepter de nouveaux échanges commerciaux plus favorables aux États-Unis. Toutefois, il y a des forces concurrentes qui donnent à penser que ce qu’il envisage de faire pourrait être impossible à atteindre avec un simple changement de politique tarifaire.
Et voici pourquoi. Les États-Unis ont désormais rendu les importations plus coûteuses en augmentant les droits de douane, et ce, de façon considérable dans certains cas. En théorie, les consommateurs américains seront donc plus motivés à acheter des produits fabriqués aux États-Unis. Mais il y a un risque que le changement de politique, s’il est trop dramatique, se produise trop vite ou soit trop extrême. Il y aura potentiellement des conséquences inattendues. Par exemple, les gens pourraient simplement arrêter d’acheter, parce que les coûts augmentent en passant de 132 $ à 150 $, comme je l’ai mentionné. Peut-être qu’ils finiront par se dire qu’ils n’achèteront plus cet objet, même s’il est peu cher, et qu’ils garderont ce montant pour acheter une voiture ou pour un autre achat très important qui pourrait être essentiel à leurs yeux.
Il y a une autre difficulté. Reprenons ce même article qui coûtait 100 $ et qui est passé à 132 $ aujourd’hui. Si celui-ci est à vendre aux États-Unis et qu’il vient d’un fabricant américain qui le produisait déjà, vous pourriez changer pour ce produit. Disons que son prix était auparavant de 140 $ aux États-Unis et que, maintenant, le nouveau produit étranger importé qui est assujetti aux droits de douane s’élève à 150 $. Eh bien, pourquoi le producteur national n’augmenterait-il pas son prix à au moins 150 $? Bien sûr, si cela se produit, alors le prix de tous les biens augmente, et pas seulement celui des biens importés. Cela s’est effectivement produit pendant le premier mandat du président Trump, mais à une échelle théoriquement plus petite, parce que l’ampleur des droits de douane était beaucoup plus faible.
L’autre facteur, c’est que les autres pays ne sont pas statiques. Ils ont imposé des contre-mesures tarifaires, n’est-ce pas? Cela fera en sorte que les exportations américaines coûteront plus cher à leurs consommateurs, ce qui réduira la consommation de produits américains par les pays étrangers. Le Canada l’a fait. De plus, de nombreux Canadiens ont riposté par eux-mêmes, disant simplement acheter plus de produits canadiens ou éviter d’acheter des produits des États-Unis, simplement à cause de la nouvelle politique extrême des États-Unis.
Mais, bien sûr, il y a des partenaires commerciaux, comme le Canada, qui vont repenser leur relation avec les États-Unis et peut-être chercher d’autres partenaires commerciaux plus favorables qui auront de meilleures politiques tarifaires et qui offriront de bonnes possibilités, mais qui poseront peut-être aussi des défis pour le Canada qui essaie de changer de stratégie, n’est-ce pas?
Donc, je dirais qu’alors que nous examinons les complexités du commerce mondial, il est difficile de voir comment la politique commerciale actuelle de l’administration américaine peut vraiment atteindre tous les objectifs qu’elle a fixés. Mais je pense qu’en peaufinant cette approche au fil du temps, et peut-être en faisant preuve de respect et de considération à l’égard du fonctionnement du commerce mondial, il est possible d’apporter des améliorations dans tous ces domaines. Je dirais que la relation est très fragile, donc il est essentiel de trouver un équilibre.
Les marchés n’aiment pas l’incertitude, qui est d’ailleurs très élevée à l’heure actuelle à cause des droits de douane. Cette situation a entraîné une forte volatilité tant sur les marchés boursiers que sur les marchés des titres à revenu fixe. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la volatilité à laquelle nous faisons actuellement face sur les marchés boursiers?
[Jason Gibbs, 10:17] Greg, c’est une très bonne question. Premièrement, je reconnais que cela a clairement été un événement important cette année et que les marchés réagissent toujours aux surprises. C’est donc la première chose que beaucoup de gens doivent comprendre, selon moi. L’ampleur des droits de douane qui ont été annoncés le 2 avril était nettement supérieure aux attentes, de sorte que les marchés ont réagi à cette annonce.
Deuxièmement, je pense que, et je suis certain que Romas y reviendra plus tard, les États-Unis sont un pays endetté. Cela a en quelque sorte été remis en question. Comme Craig l’a dit, les États-Unis achètent essentiellement plus qu’ils n’économisent. Ils ont donc besoin d’épargne, un peu comme quelqu’un qui augmente sa facture de carte de crédit. Et vous savez quoi? Vous avez un déficit commercial et il faut le financer. Le dollar américain a donc été remis en question ces derniers temps.
C’est donc un peu reconnaître ce qui se passe, mais ce que je dirais, c’est qu’il faut simplement de se concentrer sur les marchés et les placements, et donc ne pas parler de politique ou avoir une opinion personnelle. Cela fait longtemps que nous sommes dans ce domaine, et que je suis moi-même dans ce domaine. Je vais vous partager une leçon qui me frappe en plein visage apparemment chaque année : une grande partie de la vie est assez aléatoire, n’est-ce pas? Je pense qu’il faut accepter qu’une grande partie de la vie soit aléatoire. Vous devez donc déterminer ce que vous pouvez contrôler et ce que vous ne pouvez pas, car devinez quoi, chaque semaine, chaque mois, il se produira quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler. Lorsqu’il est question de placements, vous devez donc vous concentrer sur ce que vous pouvez contrôler et sur la façon dont vous allez agir.
Je repense un peu aux choses qui se sont produites dans les années 1980 auxquelles personne ne s’attendait, et je suis certain que nous pouvons parler de toutes celles qui ont eu lieu au fil des dernières décennies. Je me souviens du début des années 1980, lorsque de nombreux Canadiens perdaient leur maison parce que les taux d’intérêt frôlaient les 20 %. Il y avait de l’hyperinflation. Pensons au krach boursier de 1987, à la bulle technologique et au krach technologique, au 11 septembre, à la grande crise financière et, bien sûr, à la COVID. De toute évidence, il m’en manque beaucoup, mais savez-vous ce qu’ils ont tous en commun? Personne ne s’y attendait, mais, en tant qu’investisseur, les meilleures sociétés trouvent toujours un moyen de s’en sortir. Elles s’adaptent, elles sont ce que nous appelons des « antifragiles » en ce sens qu’elles ont un pouvoir de fixation des prix, leurs clients ont besoin d’utiliser leurs produits et elles s’en sortent.
Je dis donc toujours que, en matière de placement, en particulier les actions, Romas parlera des titres à revenu fixe, si vous investissez dans d’excellentes actions, des sociétés exceptionnelles, vous devez les considérer comme des placements à long terme. Je ne saurais trop insister sur le fait que, dans un monde qui est tellement axé sur le court terme, vous devez quasiment vous faire une image mentale de vos placements, un peu comme une voiture ou peut-être votre maison. Si vous possédez une merveilleuse maison dans une magnifique région du Canada, vous savez que des tempêtes vont se produire, que d’autres choses se produiront au fil des ans, mais vous en prendrez soin et cette maison ira bien au fil du temps.
Enfin, Greg, je dirais qu’il faut penser au long terme, mais, pour ce qui est de ce qu’il ne faut pas faire, je reviens toujours aux deux plus grands investisseurs, pour moi, mes héros que sont Charlie Munger et Warren Buffett. Vous savez, Warren Buffett tiendra une autre assemblée annuelle demain à Berkshire Hathaway, que Dieu le bénisse. Il a été le même chef de la direction de cette société depuis de nombreuses décennies. Vous savez, il y a une entreprise qui est extraordinairement prospère tout au long de cette année, et ce, très discrètement. Vous devriez donc suivre des gens comme Warren Buffett et Charlie Munger.
Et ce qu’ils ont toujours dit, c’est que les marchés sont émotifs parce qu’ils reflètent les gens. Ce que vous ne voulez pas faire, c’est acheter au maximum, acheter au moment de l’euphorie et vendre au creux, car ils seront toujours là, il y aura toujours de l’euphorie, il y aura toujours des creux. Comme Charlie Munger disait toujours, il utilisait le principe d’inversion, qui était de penser à ce qu’il ne faut pas faire dans la vie ou de penser à ce qui est une erreur dans la vie. Donc, ne faites pas ce qu’il ne faut pas faire.
Donc, vous savez, en matière de placements, je ne suis pas parfait et vous savez qu’il y aura toujours des imperfections, mais ce que vous ne devriez pas faire, c’est anticiper le marché, n’est-ce pas? Nous y reviendrons un peu plus tard, mais ne parlez pas de l’anticipation du marché parce que personne n’y parvient jamais. Je fais cela depuis longtemps. Vous entendrez des gens qui disent qu’ils peuvent le faire. Ils mentent, d’accord? C’est impossible. Cela sonne bien. S’ils pouvaient le faire, ils ne vous diraient pas comment le faire. L’anticipation du marché ne fonctionne pas. Vendre dans la panique, comme ceux qui ont vendu lors de la première ou de la deuxième semaine d’avril, ça ne va pas bien en ce moment. Et, une fois de plus, j’ai vu cela si souvent dans mon histoire, parce que les marchés reflètent ce que tout le monde sait déjà.
Et je dirais de ne pas changer radicalement votre plan et votre processus. C’est comme si vous êtes propriétaire d’une maison, vous avez un plan, vous avez un processus, vous le maintenez. Ne commencez pas à mettre votre maison sens dessus dessous ou à la vendre parce qu’une tempête s’est produite. Tenez-vous-en à votre plan ou assurez-vous que vous êtes à l’aise avec celui-ci. Je dis toujours, depuis que j’ai commencé, que l’un des fondateurs de notre société, Ned Goodman, a dit qu’il n’avait jamais rencontré un riche pessimiste. Le pessimisme chronique ne fonctionne vraiment pas quand il s’agit de placements. Restez optimiste, on finit toujours par s’en sortir, même s’il y aura des tempêtes.
Quels sont les risques et les occasions sur les marchés des titres à revenu fixe à l’heure actuelle?
[Romas Budd, 16:27] Bonne question, merci Greg. Et pour revenir un peu en arrière et souligner ce que Jason a mentionné au sujet du fait de rester sur le marché et de la diversification, nous n’en avons pas encore beaucoup parlé. Mais c’est très intéressant, parce qu’au sujet de ce qu’il a évoqué à propos du 2 avril ainsi que des premières semaines d’avril, je pense que nous avons eu la plus forte journée de baisse. Par contre, il s’agit des actions, ce qui n’est pas de mon domaine d’expertise, mais c’était tellement spectaculaire. Je dois le mentionner, car, comme je l’ai dit, et Jason en a parlé, il s’agit de la plus forte baisse et de la plus forte hausse quotidiennes depuis des décennies.
Donc, pour les investisseurs à long terme, si vous avez retiré vos placements et que vous n’avez pas réinvesti, cela peut avoir porté un coup important sur votre rendement à long terme. La volatilité actuelle indique en quelque sorte que vous devriez détenir un portefeuille diversifié plutôt que de le délaisser, mais mettons cela de côté.
Sur le marché obligataire, je pense que nous allons parler des banques centrales dans un instant, mais juste pour mettre les choses en contexte, nous savons que la Banque du Canada a réduit les taux sept fois, de sorte que les taux canadiens sont bien inférieurs à ceux des États-Unis. D’ailleurs, c’est l’une des occasions à saisir et nous en reparlerons dans un instant. La Fed (Réserve fédérale américaine), qui est la banque centrale des États-Unis, a abaissé les taux à quelques reprises, en août, en septembre, mais elle s’est ensuite arrêtée, n’est-ce pas? Ils sont donc passés à ce que nous pourrions appeler un mode réactif, ils attendent d’autres données, mais ils ne font rien. La Banque du Canada a été très énergique et les taux ont diminué.
Au Canada, lorsque nous parlons de risques par rapport aux occasions, nous sommes des gestionnaires actifs et tactiques, comme le Fonds Scotia[Income][de revenu] canadien, par exemple, n’est pas un fonds indiciel. À notre avis, les produits tels que les fonds indiciels présentent de nombreux risques. Et nous évitons d’être des gestionnaires actifs dans ces segments. Je vais donc vous donner quelques exemples. La duration mesure le prix du risque d’une obligation et l’ampleur de son évolution en fonction de celle des taux d’intérêt. Nous cherchons à nous retrouver légèrement sous le niveau d’un fonds indiciel. Nous sommes préoccupés, du moins au Canada, par le fait que nous nous trouvons davantage dans une fourchette de négociation que sur un marché tendanciel et que les taux de rendement continuent de diminuer. Nous nous trouvons donc maintenant à l’extrémité inférieure de la fourchette de négociation, au niveau de 3,5 %. Le taux de rendement de l’univers[bond][obligataire] au Canada se situe, selon nous, entre 3,5 % et 4,5 %.
Par conséquent, comme nous ne voulons pas investir dans un fonds indiciel, nous évitons d’être trop audacieux à l’égard des taux d’intérêt. Mais examinons cette fourchette en soi, juste pour revenir un peu en arrière. Vous obtenez désormais un revenu dans votre portefeuille de titres à revenu fixe. C’est donc quelque chose de nouveau. C’est donc l’une des occasions. Mais les risques demeurent, comme je l’ai dit, nous évitons également le segment à long terme du marché obligataire, par rapport à un fonds indiciel. Nous entrerons probablement en période de ralentissement de l’économie, comme Craig l’a mentionné. Nous couvrons donc le portefeuille de sociétés et l’exposition aux titres de créance du fonds. Mais l’une des vraies occasions que nous voyons en tant que gestionnaires tactiques actifs, se trouve dans les taux de rendement des obligations américaines par rapport à ceux des obligations canadiennes.
Habituellement, pour obtenir le genre de rendement supplémentaire que nous pouvons obtenir en achetant certaines obligations américaines dans le portefeuille, soit de 100 à 125 points de base ou de 1 % à 1,25 %, il fallait aller à l’étranger, habituellement en Australie ou au Royaume-Uni, mais à l’heure actuelle, vous pouvez l’obtenir sur le marché américain. Donc, lorsque vous parlez d’occasions, c’est l’une des choses que nous faisons en tant que gestionnaires actifs.
Nous évitons donc les risques – les obligations à long terme, c’est-à-dire les obligations sur 10 ans. Les occasions sont les suivantes : nous cherchons à investir davantage aux États-Unis et à profiter de ce pourcentage supplémentaire de rendement. Mais cela dit, par rapport à 2020, par exemple, pendant la pandémie, les rendements ont augmenté, donc les gens devraient détenir plus d’obligations, vous recevez un revenu, vous recevez une assurance contre un événement économique négatif, comme Craig l’a mentionné, et vous bénéficiez d’une stabilité en disposant d’un fonds comme le Fonds Scotia[Income][de revenu] canadien au sein d’un portefeuille diversifié. Et par stabilité, je veux dire réduire la volatilité de votre portefeuille, avoir un actif qui est moins corrélé avec les autres actifs risqués du portefeuille.
Quel rôle les banques centrales peuvent-elles jouer pour soutenir l’économie et quels sont les défis qui rendent ces décisions politiques plus difficiles aujourd’hui?
[Romas Budd, 21:43] Le contexte est difficile, sans aucun doute, parce que, comme Craig et Greg, vous avez mentionné les droits de douane, ce qui ralentira la croissance. Mais cela augmente également les prix. Maintenant, le fait que cela se répercute sur les salaires et devienne un problème d’inflation à long terme, c’est encore un peu en suspens; on ne sait toujours pas ce qu’il en est. Mais c’est une mauvaise combinaison, n’est-ce pas? La croissance est plus lente, donc les banques centrales veulent réduire les taux pour cette raison. Mais les prix augmentent, donc elles ne veulent pas réduire les taux à cause cela; en fait, elles pourraient même devoir les augmenter. Elles ne vont probablement pas faire cela, mais je dis que c’est le genre de pression qui s’exerce sur elles si les prix augmentent. Elles sont donc un peu prises entre l’arbre et l’écorce.
Remarquez qu’au Canada, nous avons profité de la dernière année de réductions assez énergiques. La Banque du Canada était préoccupée par bon nombre des renouvellements de prêts hypothécaires qui allaient avoir lieu au Canada et par ce que cela signifierait pour le marché de l’habitation résidentielle. Elle a donc eu l’occasion de procéder à des réductions de taux, et elle l’a fait. Mais elle a probablement terminé cela pour l’instant. Les États-Unis ont encore une marge de manœuvre pour réduire leurs taux, mais nous devrons voir comment l’été se déroulera avec la croissance et l’inflation.
La situation est donc un peu plus difficile au Canada en général et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous préférons détenir des obligations américaines dans nos portefeuilles de titres à revenu fixe à l’heure actuelle. Il y a ce risque supplémentaire sur le plan budgétaire, c’est-à-dire ce que le gouvernement fera en matière de dépenses, de recettes et des impôts, et ce que cela signifiera pour le déficit.
Donc, à ce stade, et je crois que nous avons entendu dire, il y a environ une demi-heure, que le nouveau premier ministre Carney (qui était déjà en exercice) a annoncé que des réductions d’impôt seront mises en œuvre le 1er juillet. En tant qu’investisseur en obligations, vous savez que je suis d’accord avec cela, mais je ne veux pas investir dans des obligations à 30 ans parce que nous avons l’impression que cela n’est pas payant pour cela.
Encore une fois, en tant que gestionnaires actifs, nous suivons la courbe et nous nous concentrons davantage sur la partie qui s’étend sur 1 à 10 ans, qui, selon nous, est le point idéal et, encore une fois, nous préférons les États-Unis par rapport au Canada parce que nous ne pensons pas qu’il y ait beaucoup de risque budgétaire, une expansion budgétaire a lieu aux États-Unis en ce moment. Comme je l’ai dit, la Fed est en attente pour l’instant. La Banque du Canada a effectué de nombreuses réductions de taux, et elle est probablement en attente en ce moment aussi.
[Greg Sweet, 24:11] Et elles n’interviennent pas, au cas où il y aurait un besoin ou un catalyseur pour élaborer certaines de ces politiques.
[Romas Budd, 24:19] Exact, cela pourrait certainement être le cas plus tard cette année.
En tant que gestionnaires de nos solutions de portefeuille qui combinent des actions, des titres à revenu fixe et des catégories d’actif non traditionnelles, comment composez-vous avec le contexte actuel dans l’ensemble des catégories d’actif?
[Craig Maddock, 24:39] Oui, comme vous l’avez dit, notre équipe gère des portefeuilles complets ou un portefeuille tout-en-un. En règle générale, nous essayons de maximiser les chances qu’un client atteigne ses objectifs à long terme. Comme Jason l’a mentionné plus tôt, si vous vous concentrez sur le long terme et sur ce que vous voulez faire, nos portefeuilles sont conçus pour essayer de s’aligner sur les objectifs d’une personne. Idéalement, vous achetez l’un de nos portefeuilles, vous le laissez tranquille et tout se passera bien pour vous.
Mais pour concrétiser cela, nous utilisons un processus que nous appelons la gestion de portefeuille globale. Nous essayons donc d’adopter une vision à long terme et de combiner les catégories d’actif. Il peut donc s’agir d’obligations, d’actions ou de placements non traditionnels. Mais même dans ce contexte, nous utilisons diverses sous-stratégies. Lorsque nous réfléchissons, nous pensons vraiment à long terme, avec un horizon de 10 ans, et si nous parvenons à trouver la meilleure façon de positionner un portefeuille pour la prochaine décennie, ces éléments peuvent devenir vos points d’ancrage du succès à long terme, ce qui vous donne la confiance nécessaire pour composer avec la volatilité des marchés.
Pour être honnête, nous parlons des droits de douane et de l’incertitude actuels; nous avons l’impression que la poussière retombera et que de nouvelles orientations émergeront de ces politiques. Lorsque cela se produira, il y aura peut-être une occasion de modifier nos portefeuilles d’une façon qui profitera à long terme.
Mais pour l’instant, l’incertitude est telle, nous venons d’en parler avec Romas, notamment au sujet de certaines questions budgétaires et monétaires – il y a beaucoup d’incertitude à l’heure actuelle. Il est insensé d’apporter des changements radicaux à votre portefeuille, surtout en ce moment, étant donné que nous parlons de la volatilité des marchés. Vous pourriez penser que vous allez prendre une décision, mais la politique peut changer et les marchés réagissent très différemment à court terme. Ce n’est donc vraiment pas le bon moment d’essayer de rajuster votre portefeuille.
Nous nous appuyons également sur des horizons de placement à court terme, au sein des catégories d’actif, donc dans les composantes du portefeuille que Romas ou Jason géreraient pour nous. Nous pensons souvent à un horizon de placement de trois à cinq ans.
À l’heure actuelle, Jason pourrait penser dans certains cas à une action qui détient une autre action pour toujours. Trouvez une excellente entreprise qui pourrait avoir la volonté de la maintenir pour toujours. Mais en règle générale, nous pensons que les stratégies et les sous-stratégies que nous examinons ont généralement besoin d’un horizon de placement de trois à cinq ans pour nous assurer que le contexte leur convient, n’est-ce pas? Il faut être patient, au moins pendant un certain nombre d’années pour que cela fonctionne.
Par exemple, il y a quelques années, ou même jusqu’au début de l’année, nos stratégies de croissance aux États-Unis ont été fantastiques au cours des dernières années. Mais depuis le début de l’année, elles ont beaucoup de difficulté. Maintenant, nos stratégies de valeur internationale et d’actions canadiennes ainsi que nos obligations se portent très bien, fournissant la stabilité dans nos portefeuilles, comme l’a dit Romas. Par conséquent, lorsque nous collaborons avec d’autres gestionnaires de portefeuille, comme Jason et Romas, le portefeuille se comportera beaucoup mieux.
En fin de compte, et cela reprend ce dont Jason a parlé, notre processus insiste sur le fait d’être rationnel et discipliné. Nous devons nous en tenir à nos principes, peu importe à quel point les choses peuvent sembler folles à un moment donné. Mais la seule façon d’y arriver, c’est de préparer vos portefeuilles à l’avance pour les marchés très forts et, malheureusement bien sûr, pour les marchés très faibles parce que nous savons que les marchés fluctueront. Comme Jason l’a dit, ce n’est pas surprenant. Ce sont des surprises lorsque les fluctuations se produisent parce que nous ne savons pas exactement quand elles se produiront ou ce qui s’est passé, mais le fait qu’elles auront lieu n’est pas une surprise en soi. C’est la clé pour bâtir un portefeuille diversifié et avoir une perspective de portefeuille diversifiée parce qu’essentiellement, nous sommes déjà prêts pour tout ce qui pourrait survenir. Pas exactement, mais vous avez les bons éléments de votre portefeuille. Je pense que c’est un élément important, et peut-être qu’en ce moment, compte tenu de ce qui se passe, nous avons été témoins de l’exceptionnalisme des États-Unis au cours des dernières années; peut-être est-il temps que le reste du monde reprenne le flambeau, qu’il soit transmis et qu’une certaine croissance se manifeste dans d’autres régions. Laissons les consommateurs s’occuper d’autres domaines et profitons des avantages d’un portefeuille bien diversifié.
Quelles sont les occasions pour les actions dans le contexte actuel?
[Jason Gibbs, 29:12] Merci, Greg. C’est une excellente question. Je pense toujours à Warren Buffett et aux autres. J’y reviens toujours, et notre équipe se penche sur quelques points.
Premièrement, la capitalisation est le miracle de la finance. Vous devez donc presque revenir aux mathématiques à l’école secondaire et vous rappeler à quel moment ils nous ont tous appris que l’intérêt composé était un miracle. Certaines choses changent, d’autres pas – et cela n’a pas changé. Vous devez donc toujours vous souvenir de cela. Le plus grand risque, et Buffett et Munger en parleraient, est d’interrompre cela. C’est un risque énorme. C’est une erreur monumentale.
Je vais vous donner un exemple, en parlant d’un placement à très long terme : Microsoft. Microsoft, nous l’utilisons tous. La technologie que nous utilisons tous maintenant est ancrée dans la vie de tout le monde. Donc, je vais vous dire qu’en 2000, Microsoft se négociait à environ 20 $ US l’action, avant le jugement demandant une scission. Il s’agit d’un bénéfice par action [was]d’environ un dollar pour Microsoft. Avançons donc jusqu’en 2024; l’entreprise gagne maintenant plus de 12 $ US par action et le cours de l’action en date d’aujourd’hui était d’environ 435 $ US. C’est un rendement composé que l’on observe, et il s’agit d’une société de qualité.
Que s’est-il passé pendant ces 25 ans? Je n’ai pas à le rappeler à quiconque durant cette webémission ou dans cette table ronde. Beaucoup de bonnes et de mauvaises choses. Beaucoup de tempêtes, beaucoup de moments calmes, beaucoup de nuages, beaucoup de soleil. Toutefois, ces actions ont changé de mains, je ne sais pas combien de fois, parce que la plus grande erreur que les gens font est de dire qu’une récession aura lieu la semaine prochaine parce que quelqu’un a écrit à ce sujet dans un journal gratuit. Donc, ils sortent, puis réintègrent leur placement lorsque les prix augmentent. Encore une fois, je ne prétends pas être parfait, et personne ne sera parfait, mais ce sont des erreurs monumentales.
Je pense, Greg, lorsque vous parlez de ce que fait notre équipe, que nous n’essayons pas de prévoir les événements macroéconomiques en ce qui concerne les actions parce que, premièrement, personne ne peut prévoir l’avenir, et, deuxièmement, nous nous concentrons sur l’entreprise. Je demande constamment aux gens qui me parlent des actions, de me dire où elles seront dans 5 ans et où elles seront dans 10 ans. Est-ce que ce sera mieux ou est-ce que ce sera pire? Est-ce qu’il y aura plus ou moins de gens qui les utiliseront?
Nous avons également un élément, Greg, et ce n’est pas seulement nous, je veux dire les autres – le prix est ce que vous payez et la valeur est ce que vous obtenez. N’oubliez jamais que vous pouvez payer le prix que vous voulez aujourd’hui. Vous payez peut-être trop cher ou vous payez peut-être trop peu. En matière de valeur, vous le découvrirez dans ce que vous obtiendrez sur une période de cinq à dix ans. Certaines actions sont souvent très surévaluées et d’autres, très sous-évaluées.
Ce que je vais dire à tout le monde en ligne, sur le court terme par rapport au long terme, c’est que vous devez faire preuve de prudence, car beaucoup de gens qui détiennent des actions à l’heure actuelle sont des spéculateurs, d’accord? Vous ne pouvez pas vous engager dans ce débat. Ce que je veux dire par les spéculateurs, c’est qu’ils achètent une action aujourd’hui et espèrent qu’elle augmentera la semaine prochaine ou le mois prochain, et si ce n’est pas le cas, ils sont frustrés. C’est la même chose que d’utiliser une application de jeux d’argent. Je peux vous dire que vous vous amuserez peut-être un peu avec cela, mais vous ne gagnerez pas. Vous ne gagnerez jamais. La maison gagnera. Mettez l’accent sur la valeur, car peu de gens le font. Il y a une route à péage à Toronto, la 407, que le gouvernement a vendue à un prix équivalent à celui où Microsoft se négociait à 20 $ US l’action en 1999, donc pour 3 milliards de dollars parce qu’il voulait un gain à court terme. Vous savez combien cela vaut aujourd’hui? 41 G$. Le prix, c’est ce que vous payez et la valeur, c’est ce que vous obtenez. Laissons les rendements composés faire leur travail.
En résumé, Greg, ce que nous faisons pendant des périodes comme celle-ci, c’est que nous nous concentrons sur nos valeurs. Et je dis toujours en tant qu’investisseur en actions, vous recevez deux ou trois fois par année des cadeaux. C’est comme à Noël, c’est comme si on me faisait un cadeau. Vous savez, ce pour quoi nous sommes payés pour d’être là. Il faut tout mettre de côté, annuler toutes les réunions et être là. C’est ce que nous avons fait après le 2 avril. Il y a eu quelques cadeaux, puis vous pouvez acheter pendant cette période. Cela ne dure pas si longtemps.
Je devrais également dire, et je dis toujours que, dans la façon dont j’ai toujours occupé ce type d’emploi, je suis un investisseur personnel massif dans ces fonds, et c’est très important de comprendre. Ce n’est pas là que je fais cela, et j’espère que cela fonctionnera. Vous savez, tout ce que j’obtiens est comme dans ces fonds, et c’est très important pour moi. J’ai appris cela de gens comme Warren Buffett lorsque j’ai commencé.
Donc, vous savez, pour résumer, je suppose que, pour les clients qui participent à cet appel, comme je le dis souvent, lorsque vous traversez des périodes comme celle-ci, faites preuve de prudence à l’égard des nouvelles, à l’égard des médias et faites preuve de prudence à l’égard de ceux qui vous disent de faire ceci ou cela. Cela semble ennuyeux, mais souvent, la meilleure chose à faire est de ne rien faire. Assurez-vous simplement que vous êtes d’accord avec votre plan. Achetez moins si vous voulez, mais souvent, la meilleure chose à faire est de ne rien faire et de laisser ces actions augmenter, comme Microsoft l’a fait au cours des 25 dernières années.
Que devraient faire les investisseurs aujourd’hui pour s’assurer qu’ils continuent de prendre des décisions intelligentes à l’égard de leurs placements à long terme?
[Craig Maddock, 35:09] Oui, je pense que nous y avons déjà fait allusion. La volatilité des marchés est normale et il est très important que les gens comprennent cela. Le marché traversera toujours des périodes de volatilité, de hausses et de baisses, et ce sera différent, mais nous savons que nous en ferons l’expérience à un moment donné. Je pense que c’est le nœud du problème. Cela rejoint ce que Jason disait, à savoir si vous le savez d’entrée de jeu et que vous vous y préparez en établissant un bon portefeuille et en vous y préparant mentalement, c’est la clé. Les bons principes de placement ne changent pas lorsque ces périodes surviennent, vous ne faites rien de différent. Vous pourriez profiter de certaines occasions qui se présenteraient, mais vous ne changez pas fondamentalement votre philosophie ou votre stratégie.
Jason parlait de l’histoire. J’ai travaillé sur les marchés avec les clients ou j’ai investi pour leur compte pendant des périodes qui étaient parmi les plus volatiles sur les marchés. Même si j’ai appris cela dès le début, et je dois être honnête, ce n’est que lorsque j’ai vécu cela plusieurs fois moi-même que ma confiance a augmenté. Et pour savoir ce qui fait les investisseurs les plus prospères, comme Jason l’a mentionné, nous avons tous étudié les esprits brillants des investisseurs du passé. Mais lorsque vous examinez cela, c’est en fait assez simple. Si vous choisissez la bonne stratégie, c’est donc de bien le faire dès le départ, en vous assurant de bien comprendre comment choisir le portefeuille qui vous convient. Pour moi, cela devrait être la chose qui a le plus de chances d’atteindre vos objectifs à long terme. Il faudrait, si vous pouvez y arriver, vous y tenir, peu importe les circonstances.
La plupart d’entre nous ont désormais besoin de l’aide d’un conseiller pour y arriver. Plus important encore, la plupart d’entre nous, même moi, profitent des services d’un conseiller pour gérer l’aspect mental de tout cela. Alors, ne vous laissez pas détourner par la peur et l’avidité, d’accord? Et ce sont ces pressions ou ce genre de choses qui incarnent la volatilité qu’il y aura sur le marché, vous allez forcément entendre quelqu’un qui dira, oh, j’ai fait tellement d’argent sur ce truc, et puis, plus tard, il ne l’aura pas fait. Et vous n’entendez pas parler de ceux qui ont perdu beaucoup, n’est-ce pas?
Le concept est donc très facile, mais ce n’est pas si facile en pratique, car nous sommes continuellement bombardés de manchettes. Donc, selon moi, n’ayez pas peur de parler à votre conseiller si cela vous inquiète. Il est là pour vous aider à traverser cette période difficile. Et comme un bon coach, il va vous aider à vous sentir plus en confiance à l’égard de vos placements et de votre plan et vous rassurer que le fait de maintenir votre plan est, en fait, la bonne chose à faire. C’est manifestement ce que nous faisons aujourd’hui. C’est un peu plus facile pour nous de nous asseoir ici et de le dire. Il est beaucoup plus facile pour votre conseiller de travailler directement avec vous et d’avoir ces types de conversations.
Je pense que ce sont les moments comme celui-ci qui me rappellent pourquoi j’aime la gestion active. Vous avez entendu parler Romas et du fait qu’il pense différemment du marché obligataire, n’est-ce pas? À mon avis, il pense plus intelligemment que l’ensemble du marché obligataire. Vous avez entendu Jason parler du choix des sociétés individuelles. Il a parlé de Microsoft et de son caractère unique; tout le monde connaît Microsoft, mais Jason comprend comment Microsoft est vraiment rentable et il voit comment nous pouvons utiliser cela pour accroître notre patrimoine au fil du temps. Je pense que c’est ce genre de choses qui, à condition qu’elles soient bien faites dans votre portefeuille, font partie du choix de la bonne stratégie au départ pour vous. Ensuite, mon équipe et mes collègues travailleront sans relâche pour s’assurer que ces placements sont positionnés pour réussir à l’avenir.
De ce fait, nous réduisons en quelque sorte votre fardeau. Vous n’avez pas à penser à ce qui se passe tout le temps. Nous nous occuperons de ces éléments pour vous. Peut-être alors, Greg, que cette période de volatilité se terminera.
[Greg Sweet, 38:36] C’est une excellente orientation. Je pense qu’il s’agit de faire confiance et celle-ci se trouve dans l’expérience que vous, les gestionnaires actifs, avez et qui aidera vraiment nos clients à continuer de prendre ces décisions judicieuses à l’avenir.
Nous comprenons également que tous les clients ne sont pas exactement dans la même situation financière, n’est-ce pas? Certaines personnes accumulent leur patrimoine en vue de la retraite, d’autres sont à la retraite et cherchent à en tirer parti, et vous savez, un très bon planificateur est en mesure de fournir des stratégies propres à la situation de chaque client individuel afin qu’il puisse composer avec les réalités d’aujourd’hui sans compromettre des occasions à l’avenir. Et nous assurer non seulement que nous atteignons les objectifs d’aujourd’hui, mais aussi que nous prenons les décisions qui nous aident à atteindre ces objectifs à long terme que nous avons pour nous-mêmes et pour nos familles et qui, vous savez, durent au-delà des manchettes d’aujourd’hui.
Étant donné que les élections fédérales canadiennes sont passées, croyez-vous que cela procurera aux marchés un sentiment de clarté et quelle en sera l’incidence sur l’économie canadienne?
[Craig Maddock, 40:03] Oui, Mark Carney a prêté serment comme Premier ministre et il a maintenant été élu, ce qui est une bonne chose à mes yeux dans un sens, car nous assure une certaine continuité. Au cours de ses premiers jours au poste de Premier ministre, il était dans son élément, comme au Royaume-Uni. Je pense que cela témoigne de sa capacité à accorder la priorité à la position du Canada à l’échelle mondiale et peut-être à s’assurer que nous avons de bons alliés pour la paix et le commerce. Nous pensons à la situation actuelle dans le monde.
C’est un gouvernement minoritaire. C’est peut-être un défi unique, mais je suis convaincu que la politique canadienne fonctionne plutôt bien. Je pense que le Parlement peut travailler ensemble pour le bien commun du Canada. C’est ce que j’ai compris du processus électoral. Il a déjà été question de convaincre les provinces de travailler ensemble, par exemple. Et vous savez, d’ici le 1er juillet au Canada, certains obstacles au commerce interprovincial seront éliminés, qui, vous le savez, persistent depuis des années pour les Canadiens.
Des mesures sont également en cours pour tenter de réaffirmer le rôle de chef de file du Canada en matière d’approvisionnement en ressources naturelles. Dans l’ensemble, j’ai un sentiment de confiance renouvelé à l’égard du Canada et je commence à être plutôt optimiste à l’égard de notre avenir à long terme.
[Greg Sweet, 41:13] Je pense que les quelques commentaires que vous avez faits, comme ceux concernant les barrières commerciales interprovinciales et l’élimination de celles-ci ou d’un grand nombre d’entre elles, l’incidence économique que cela peut avoir sur l’économie canadienne est assez importante, n’est-ce pas? Et puis, l’occasion que nous avons de vraiment tirer parti de nos ressources naturelles offre, une fois de plus, un potentiel de croissance énorme ainsi que des occasions pour l’économie canadienne à mesure que nous regardons vers l’avenir. Et c’est bon de savoir que nous en avons terminé avec les élections et que nous avons un peu de certitude. Et maintenant, nous sommes en mesure de prendre des mesures qui seront dans l’intérêt supérieur des Canadiens et qui contribueront à bâtir un Canada fort et prospère.
Quelle est votre définition de la valeur lorsque vous parlez de cette relation entre le prix et la valeur?
[Jason Gibbs, 42:01] C’est une très bonne question. La réponse peut être longue, alors je vais devoir la résumer rapidement. Cela dépend de l’entreprise, cela dépend du secteur, mais en règle générale, lorsque vous parlez d’une excellente entreprise qui se transforme en une excellente action, vous devez vous concentrer sur ce que nous appelons les flux de trésorerie disponibles. Donc, c’est simple : quels sont vos revenus? Combien gagnez-vous avec cette entreprise? Pensez par exemple, à une société de services publics, à une société immobilière, ou à Microsoft, à Apple : les revenus qui entrent, moins les coûts qui sont nécessaires pour maintenir l’entreprise, les salaires, et tout le reste, puis toutes les dépenses en immobilisations qu’elles pourraient avoir. Au bout du compte, comme pour un particulier qui a des économies, que font ces entreprises avec ces dernières?
Les meilleures sociétés ont tellement de flux de trésorerie au bout du compte. Elles vont augmenter leur dividende, elles paieront un dividende. Vous obtiendrez donc souvent des hausses de dividendes de 5 %, 10 % ou 20 %, ce qui est un rendement composé énorme. Ils rachèteront des actions, n’est-ce pas? Donc, si elles ont 100 millions d’actions, elles pourraient en racheter une partie. Les flux de trésorerie disponibles sont donc très importants pour nous.
Vous pouvez donc déterminer quel multiple vous payez pour ce flux de trésorerie disponible ou vous obtenez le ratio cours/bénéfice. S’il s’agit d’une société immobilière, quel multiple payez-vous pour les flux de trésorerie que l’immobilier crée chaque année? Combien le marché privé a-t-il payé pour cela? Combien le marché privé paiera-t-il pour un immeuble de bureaux ou un immeuble de commerce de détail? Vous examinez la valeur comptable. Encore une fois, si je ne peux pas l’avoir, je peux toujours sortir.
Mais essentiellement, au sein de notre équipe, nous avons plus de 20 spécialistes en fonction du secteur, et leur travail consiste à déterminer la valeur de cette entreprise. L’un des avantages, comme je l’ai mentionné, c’est que quelques fois par année, le prix ne correspond plus à la valeur à cause des émotions humaines, parce que les gens disent : peu importe ce que vous me dites au sujet de la valeur, je m’en moque. J’abandonne. C’est là que vous pouvez faire vos meilleurs achats.
Compte tenu du discours selon lequel il y aura une récession aux États-Unis, qu’est-ce que cela pourrait signifier pour le Canada et les entreprises canadiennes auxquelles votre équipe pense et dans lesquelles elle investit?
[Jason Gibbs, 44:38] Je vais répondre à cette question et rappelez-vous toujours que je réponds en tant qu’investisseur. Pas en tant qu’économiste? J’ai donc dit que la capitalisation est l’un des miracles des placements que vous devez comprendre. L’autre partie des placements qui pose des problèmes à la plupart des gens est le concept d’escompte. Cela signifie que le marché, que ce soit le marché boursier ou le marché obligataire, est l’un des plus importants et probablement le plus grand marché aux enchères au monde, avec des millions, voire des centaines de millions d’acheteurs et de vendeurs qui tentent chaque jour de ne pas tenir compte de ce qu’ils savent déjà. OK, c’est très important.
Souvent, ce qui se passe, c’est que les gens s’attendent à une récession et pensent qu’ils feraient mieux de vendre. N’oubliez pas que le marché est très, très intelligent. Le marché aura une bonne longueur d’avance. Vous pouvez donc examiner n’importe quel type de données. Les actions auront tendance à grimper bien après une récession, qu’elle ait lieu ou non. Cela revient donc au fait de ne jamais anticiper le marché en fonction de cette information; cela peut être une erreur monumentale. Les actions vous quitteront en quelque sorte. Les actions sont toujours tournées vers l’avenir, même au-delà de l’avenir, comme dans un an ou deux ans.
Mais cela dit, pour répondre directement à votre question en tant que particulier, j’ai vécu plusieurs de ces périodes, et quelqu’un prévoit une récession chaque année. Peut-être que Romas, vous pouvez en parler aussi, que quelqu’un prévoit une récession chaque année, alors que cela a tendance à se produire une ou deux fois tous les 10 ans. Et lorsqu’elles se produisent, on tend à dire que personne ne l’avait prévue. Je déteste dire cela. Cependant, une fois de plus, les récessions peuvent certainement être négatives pour de nombreuses sociétés, mais les meilleures sociétés, quant à elles, réussissent à s’en sortir. Pour en revenir à la valeur, il s’agit des flux de trésorerie disponibles. Vous, en tant que particulier, vous survivrez aux récessions si vous avez des économies et si vous surveillez vos dépenses. Les meilleures sociétés ont un moyen de s’en sortir et vous devez penser à long terme.
Si les bonnes sociétés doivent changer de cap, s’adapter et résister aux tempêtes, pourquoi ne pas acheter un fonds indiciel? Quelle est la valeur de la gestion active par rapport à celle de la gestion passive?
[Craig Maddock, 47:17] Oui, je pense que cela va au cœur de ce que Romas et Jason ont dit. Et ajoutons une autre couche à cela : quel indice achetez-vous? Donc, lorsque nous élaborons des portefeuilles, la dimension supplémentaire que nous devons ajouter est la quantité d’actions et la quantité d’obligations que nous voulons et si nous voulons utiliser des placements non traditionnels. Il y a toute une série d’autres décisions, par exemple, si vous achetez simplement un indice, vous devez choisir lequel vous achetez. En soi, il s’agit d’une décision active.
Mais pour aller au cœur du sujet, pourquoi n’utiliseriez-vous pas une méthode passive par rapport à une méthode active? J’aime le fait que Jason et son équipe tentent de déterminer la valeur qu’ils devraient payer pour une entreprise, n’est-ce pas? Si l’on comprend le fonctionnement des rendements composés, c’est beaucoup plus. J’ai beaucoup plus confiance que Jason et son équipe peuvent y arriver et obtenir un meilleur portefeuille d’actions, qui offrira un rendement plus probable pour ce que j’essaie de faire dans le mien. Ensuite, je suppose que l’indice fera cela naturellement pour moi.
Je dirais que c’est encore plus le cas pour Romas. Pour les titres à revenu fixe, ne pas posséder ce qui n’est pas bien est un gain énorme, n’est-ce pas? Donc, Romas a parlé de choisir les parties de la courbe de duration qu’il ne veut pas posséder parce qu’elles ne sont pas au bon prix. Cela cadre également avec le crédit; il y a des parties du marché du crédit que vous pourriez vouloir détenir ou non de temps à autre. Il est beaucoup plus important de prendre ces décisions que de simplement acheter à l’aveugle, ou d’acheter un indice et d’espérer que cela fonctionne.
Donc, je ne dis pas que vous ne pouvez pas obtenir de rendement à partir de l’indice, parce que nous savons tous que les indices ont généré un rendement au fil du temps. Pour [what]Jason[said], cela vous permettra d’accroître votre patrimoine au fil du temps si l’indice continue d’augmenter. Mais si vous pouvez choisir de travailler avec des professionnels qui feront vraiment le travail, qui comprendront les entreprises et qui suivront cette approche rigoureuse, alors je pense que c’est une bien meilleure solution la plupart du temps.
La surpondération des obligations américaines présente-t-elle un risque de change?
[Romas Budd, 49:24] Très bien. Eh bien, cette question est en fait assez simple. Nous ne prenons pas de risque de change. Je ne devrais pas dire que nous ne le faisons jamais, mais c’est très rare.
Par conséquent, lorsque je parle du fait d’avoir des obligations américaines au sein du portefeuille, nous, en tant que gestionnaires professionnels institutionnels, avons accès aux produits dérivés du titre sous-jacent réel. En d’autres termes, nous n’avons pas à acheter les obligations du Trésor américain elles-mêmes, nous pouvons acheter les contrats à terme standardisé, qui sont essentiellement un produit dérivé de la propriété de l’obligation, ce qui nous permet de séparer la décision concernant la monnaie de l’obligation ou la décision concernant le revenu, et c’est exactement ce que nous faisons.
Nous ne convertissons pas de titres canadiens aux États-Unis et nous n’avons pas d’exposition au dollar américain du côté des devises.
En fait, c’est important, car c’est une bonne question. Le risque de change dans les portefeuilles modifie aussi la volatilité globale de votre portefeuille et la plupart des gens ne veulent pas que leurs titres à revenu fixe ou leurs obligations soient aussi volatils. Le portefeuille d’obligations est là pour vraiment contrebalancer la volatilité dans d’autres parties du portefeuille. Nous essayons donc de garder nos distances avec le risque de change. Par conséquent, lorsque je parle d’acquérir des titres aux États-Unis, nous le faisons au moyen de contrats à terme standardisé, mais nous n’avons pas de composante de risque de change.
L’idée que le contexte actuel d’incertitude et de volatilité des marchés est différent cette fois-ci continue de préoccuper les investisseurs. Qu’en pensons-nous?
[Jason Gibbs, 51:53] Oui, je sais que c’est une bonne question, Greg. Et faites-moi confiance, nous sommes tous humains ici, lors de cette webémission et dans ce panel. Parfois, je pose cette question, et ce, même si je l’ai déjà posée à plusieurs reprises. En fait, la réponse simple, c’est que les choses ont toujours été différentes. Il se passe toujours quelque chose que personne n’avait prévu, et c’est juste la vie.
Je suggère cet ouvrage aux gens qui cherchent à lire un livre pour les fins de semaine : Fooled by Randomness, un vieux livre que j’ai probablement lu cinq fois. Nassim Taleb aborde la question du hasard. Mais je reviens toujours au fait que nous sommes tous des êtres humains et que, par conséquent, la machinerie pour laquelle nous travaillons ne change pas. C’est donc toujours une autre histoire, mais la façon dont les choses se passent est toujours la même.
C’est pourquoi, vous savez, une fois de plus, nous ne sommes pas parfaits, mais c’est là que l’expérience peut vraiment aider, parce que ce qui se passe, c’est que les gens sur les marchés ont tendance à suivre le cycle des émotions parce que nous sommes émotifs. Cela signifie que vous atteignez une étape d’euphorie. En fait, la question concernant l’économie et les marchés, lorsque j’en entends parler, c’est lorsque les gens sont euphoriques. Ils se disent : oh, mon Dieu, cette économie est géniale, elle est formidable, elle ne s’arrêtera jamais. C’est là que vous devriez vous inquiéter un peu, d’accord? Donc, dans l’euphorie, les gens paient, ont tendance à payer beaucoup trop, ce qui peut vous causer beaucoup de problèmes.
Puis, il se passe un événement auquel les gens ne s’attendaient pas, et, souvenez-vous des émotions, cela se transforme alors en découragement, en déni. Puis, cela finit toujours par une sorte d’abandon. Comme on l’a vu à maintes reprises, cela peut causer d’énormes dommages à votre portefeuille à long terme, parce que je pense que Romas en a parlé
il y a quelques semaines, les marchés ont progressé d’environ 8 % ou 10 % en une journée. Si vous manquez ces journées, vous aurez peut-être détruit votre portefeuille toute votre vie. C’est tellement dangereux à faire.
Donc, pour répondre à votre question, je suppose que c’est toujours différent. Il y aura quelque chose de différent l’an prochain, il y aura quelque chose de différent dans cinq ans, mais la façon dont les marchés réagissent est la même. Et vous devez faire tout votre possible pour vous forger un tempérament plus fort afin d’y faire face, car nous pouvons nous en sortir. Je dis toujours que le pessimisme ne gagne jamais. Même si beaucoup de personnes sont rassurées par le pessimisme, c’est l’optimisme qui gagne toujours. C’est du moins ainsi que j’investis. Je pense que c’est une meilleure façon de procéder, à savoir de vivre et de s’attendre à cela, mais nous parvenons toujours à nous en sortir. C’est ainsi que je vois les choses.
Encore une fois, le meilleur que j’ai vu dans ce domaine prendra la parole demain, samedi. Il s’agit d’une diffusion multisupport et Warren Buffett y tiendra de nouveau sa réunion annuelle à l’âge de 95 ans. J’ai lu tout ce qu’il a écrit et vous aussi, vous pouvez le faire. Il a tout vu et je l’écoute toujours chaque fois qu’il parle. Vous pouvez apprendre beaucoup de choses de ces personnes.
Quelle chose voulez-vous que notre auditoire retienne de cette discussion?
[Romas Budd, 55:34] D’accord, bien sûr. Vous avez parlé des fonds indiciels et de la gestion active, et je vais en parler brièvement pour les fonds d’obligations. Comme nous l’avons dit au départ, pourquoi avez-vous besoin de votre fonds d’obligations? Vous avez besoin de stabilité pour votre revenu – de réduire la volatilité de votre portefeuille – et de votre assurance, au cas où quelque chose irait vraiment mal pour le reste du portefeuille ou pour l’économie.
Donc, en 2020, les taux d’intérêt étaient extrêmement bas, de 0 % à 1 %. Certaines personnes auraient pu soutenir à l’époque que tout ce que vous achetiez était une assurance. Passons donc à la solution la moins coûteuse. Mais ce n’est pas le contexte dans lequel nous nous trouvons actuellement. Les taux ont fortement augmenté. Comme nous l’avons dit, nous nous trouvons dans une fourchette de 3,5 %, 4 % ou 4,5 %. Vous avez donc maintenant un revenu et de la stabilité, ainsi que l’assurance. Je vais simplement souligner que c’est très important pour la gestion active et, comme Craig l’a dit, il est également important d’éviter les secteurs surévalués, ce que vous ne pouvez pas faire avec un indice ou un produit passif.
Deuxièmement, si vous me permettez, Greg, juste un instant, nous estimons que les taux d’intérêt sont à peu près stables en ce moment, peut-être en légère baisse, mais il s’agit en fait d’un très bon contexte pour les investisseurs en titres à revenu fixe. La plupart des gens ne se rendent pas compte qu’un contexte de taux d’intérêt stables ou même en légère hausse est favorable sur une période de cinq ans. Quand on évoque les investisseurs à long terme, ils obtiennent un rendement total plus élevé que si les taux avaient été abaissés. Vous pouvez réinvestir les coupons reçus dans le portefeuille à des taux plus élevés, les titres arrivant à échéance sont alors investis à des taux plus élevés. En fait, vous vous retrouvez avec un rendement total plus élevé sur une plus longue période.
Alors, ne vous inquiétez pas, si vous pensez que les taux d’intérêt, même s’ils peuvent augmenter ou diminuer un peu, l’investisseur à long terme peut gagner de ces deux scénarios. Le seul scénario qui serait plus difficile, c’est lorsque les taux d’intérêt grimpent très rapidement et que ce n’est pas du tout notre scénario de base à ce moment-là. Nous pensons donc qu’il s’agit d’un très bon contexte en ce moment pour la gestion active et, comme je l’ai dit, le rendement total par rapport à celui d’il y a quelques années et les raisons pour lesquelles vous détenez le portefeuille sont très solides en ce moment.
[Jason Gibbs, 57:56] Oui, Greg, vous savez, j’essaierais de résumer la situation et de dire que le fait de posséder une entreprise exceptionnelle, que ce soit votre propre entreprise ou une participation à long terme dans celle-ci et de ne pas y toucher, à moins que quelque chose ne change au sein de l’entreprise, mais le fait de la laisser tranquille est habituellement la meilleure façon de croître et de maintenir votre patrimoine.
[Craig Maddock, 58:24] Je pense que nous l’avons toujours dit, Greg, mais ce sont vraiment les investisseurs les plus prospères à long terme, qui s’en tiennent à leur plan. Donc, si vous n’avez pas de plan, établissez-en un. [If] Si vous avez votre plan, tenez-vous-y. Ne vous laissez pas distraire par le marché. Je ne sais pas, je pense qu’il y a du hockey à regarder.
[Greg Sweet, 59:03] Je tiens à remercier nos clients qui se joignent à nous en direct et ceux qui regarderont l’enregistrement d’avoir pris le temps de participer à la discussion d’aujourd’hui. Je vous encourage à travailler en étroite collaboration avec votre conseiller et votre planificateur financier pendant les périodes de volatilité. Comme nous l’avons entendu aujourd’hui, la meilleure mesure que nous pouvons prendre est de revoir ces objectifs, de revoir les plans, d’établir un plan si vous n’en avez pas, puis de penser à la façon dont votre portefeuille vous aide à réaliser vos ambitions financières à long terme pour vous-même et votre famille. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler et permettez à nos gestionnaires actifs, à nos gestionnaires de portefeuille présents lors de cette webémission d’aujourd’hui, de gérer l’agitation provoquée par les manchettes et de prendre des décisions intelligentes à l’égard des sociétés et des titres dans lesquels nous investissons. Nous avons la ferme intention de rester ici avec vous à long terme, quelles que soient les conditions du marché, et nous tenons à vous remercier de façon générale pour le temps que vous avez passé avec nous aujourd’hui.
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