La Réserve fédérale des États-Unis dit non à une première baisse de taux, mais semble s’en rapprocher 

Richard Schmidt

31 juillet 2024

Points à retenir

  • La fourchette cible du taux des fonds fédéraux demeure de 5,25 % à 5,5 %.
  • Repoussant l’éventualité d’une baisse, la Fed n’en prévoit qu’une seule, de 0,25 %, en 2024, suivie de quatre de même ampleur en 2025.
  • Elle s’est justifiée par le fait que « l’inflation a ralenti dans la dernière année, mais demeure plutôt élevée ».

À l’issue de leur réunion de juillet, les membres du Federal Open Market Committee (FOMC) ont opté à l’unanimité pour maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux entre 5,25 % et 5,5 %. Bien que loin d’être un discours de victoire, le communiqué de la Fed est encore une fois plus encourageant que les précédents : l’institution estime que l’inflation est passée de « élevée » à « relativement élevée » et constate des « progrès » vers l’atteinte de la cible d’inflation de 2 %, alors qu’elle faisait précédemment état de « modestes progrès ».

Les intervenants sur le marché demeurent convaincus que la Fed annoncera une réduction de taux à sa prochaine réunion, en septembre. C’est ce que nous croyons également. Rappelons que les dernières projections de l’institution laissent entrevoir une seule baisse cette année (alors qu’elle en prévoyait deux précédemment), suivie de quatre (au lieu de trois) en 2025. 

La Fed prend son temps

Comme je le mentionnais le mois dernier, la Fed, en raison de la résilience de l’économie américaine, n’est pas confrontée aux pressions et au sentiment d’urgence qui ont poussé la Banque du Canada à réduire les coûts d’emprunt une première fois, puis une deuxième au début du mois. L’institution américaine précise dans son commentaire que « les derniers indicateurs montrent que la croissance de l’activité économique est encore vigoureuse. La création d’emplois a quelque peu ralenti, et le taux de chômage a augmenté tout en demeurant faible ».

La Fed rappelle tout de même que « les risques menaçant l’atteinte des cibles de chômage et d’inflation continuent de progresser vers un meilleur équilibre ».

Notons que l’indice des prix à la consommation (inflation) sera mis à jour deux fois avant la réunion de septembre de la Fed, ce qui pourrait suffire à la convaincre que l’inflation est bel et bien engagée sur une pente descendante. 

Occasions que présente le contexte actuel

Nous maintenons notre point de vue globalement neutre à l’égard des actions, avec une préférence pour les actions nord-américaines. Selon notre analyse, le classement du Canada s’améliore grâce à une conjoncture macroéconomique plus favorable et à l’effet revigorant des baisses de taux. L’économie des États‑Unis reste remarquablement résiliente et relativement à l’abri de la faiblesse observée en Chine et en Europe. Elle continue aussi de surfer sur la vague de l’intelligence artificielle, de l’infonuagique et de la transformation énergétique. L’inflation et la concentration actuelle des marchés restent les principaux risques à surveiller.

En ce qui concerne les titres à revenu fixe, comme nous pensons que les taux continueront de baisser à court terme, nous voyons une occasion d’ajouter de la valeur au en optant pour une duration plus longue (sensibilité accrue aux taux d’intérêt) au début de la courbe de rendement des obligations canadiennes. En ce moment, nous restons persuadés que les rendements à court terme continueront à baisser en termes absolus et par rapport aux rendements à long terme.

Pour en savoir plus sur nos perspectives à court et à long terme ainsi que sur nos stratégies pour les portefeuilles, cliquez ici.  

Richard Schmidt

Richard Schmidt, CFA, est gestionnaire de portefeuille adjoint dans l’équipe Gestion multi-actifs de Gestion mondiale d’actifs Scotia. Il s’occupe principalement de fonds et de mandats d’actions nord-américaines.